dimanche 6 septembre 2009

O jantes boavista...





La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Jantes boavista, de fort belle couleur,
Une Polo passa, son turbocompresseur
Dominant le tumulte... Et je me reculai.

Puissante et noble avec sa ligne de statue,
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant
Dans ses enjoliveurs où germe l'ouragan
La fixité qui charme et le plaisir qui tue.

Un éclair...puis la nuit! Fugitive beauté
Dont le châssis m'a fait soudainement renaître
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

In memoriam Charles Baudelaire.