Extrait du « Canard Enchaîné » de cette semaine :
« C’est à la fin septembre que le général Mc Chrystal, patron des forces alliées, fera le point avec Obama sur l’état de la guerre en Afghanistan. Il faut laisser au président américain le temps d’étudier les deux rapports que le général vient de remettre au commandement central des forces US. Naïf qui s’étonnerait de ce « comportement impérial » selon la formule d’un officier français de haut rang. C’est au président des Etats-Unis que s’adresse directement le général, et pas aux responsables politiques ou militaires des pays membres de l’OTAN, qui n’ont obtenu les rapports de Mc Chrystal qu’une fois ceux-ci parvenus au Pentagone ».
(…)
« A l’Elysée et à l’état-major français, on s’attend à devoir affronter de nouvelles exigences américaines. Plusieurs généraux des armées de terre et de l’air freinent déjà des quatre fers à l’idée d’envoyer d’avantage d’hommes au feu. »
Extrait du discours de M. De Villepin à l’Assemblée Nationale, salle Victor Hugo, le mercredi 1er avril 2009:
« Deuxième pari : codiriger l’OTAN... Je demande à voir ! Je demande à voir ce qu’en Afghanistan nous allons codiriger. Je vois très bien la nouvelle stratégie des Etats-Unis en Afghanistan et je vois très mal la contribution que nous y apportons. Arrivant en Europe, n’ayant rencontré personne, cette stratégie est définie ; effectivement c’est conforme à ce que j’ai toujours vu sur la scène internationale: les Etats-Unis ont une diplomatie qui suppose beaucoup de débats intérieurs, et une fois que cette diplomatie a arrêté ses positions, il y a peu de place pour la discussion avec les alliés. Très peu de place. Il va donc falloir une forte voix et beaucoup d’énergie pour se faire entendre. Or je ne suis pas sûr, en dépit des déclarations qui sont faites, que nous ayons tout à fait la même vision en Afghanistan (…) Dès lors que nos soldats sont là-bas, tout ceci mérite que l’on s’explique devant les français : j’attends donc non seulement la voix de la France, mais j’attends également d’être informé sur les critères qui feront que nous considérerons telle ou telle stratégie comme marquant des points, confortant ou non le maintien de nos forces là-bas. (…) Mais ne nous habituons pas à considérer comme normal l’envoi des troupes françaises sur un quelconque théâtre : c’est toujours un compte à rebours quand on envoie des troupes, et c’est toujours une nécessité que de prévoir leur retour (…) ».