vendredi 26 février 2010

Chenilles qui nous dévorent

"Comme ces laboureurs, dont les mains inutiles
Laissent pendre l'hiver un toufeau de chenilles
Dans une feuille sèche au faîte d'un pommier;
Si tôt que le soleil de son rayon premier
A la feuille échauffée, et qu'elle est arrosée
Par deux ou par trois fois d'une tendre rosée,
Le venin, qui semblait par l'hiver consumé,
En chenilles soudain apparaît animé,
Qui tombent de la feuille et rampent à grand'peine
D'un dos entre-cassé au milieu de la plaine;
L'une monte en un chêne et l'autre en un ormeau,
Et toujours en mangeant se traînent au coupeau.
Puis descendent à terre et tellement se paissent
Qu'une seule verdure en la terre ne laissent.
Alors le laboureur, voyant son champ gâté,
Lamente pour néant qu'il ne s'était hâté
D'étouffer de bonne heure une telle semence ;
Il voit que c'est sa faute et s'en donne l'offense:
Ainsi lorsque mes rois aux guerres s'efforçaient,
Toutes en un monceau ces chenilles croissaient!
Si qu'en moins de trois mois telle tourbe enragée
Sur moi s'est épandue, et m'a toute mangée..."

Pierre de Ronsard, Discours des misères de ce temps à la reine Catherine de Médicis, vers 335 à 356

samedi 20 février 2010

Ne pas rire avec la loi... (10)

La tête de liste creusoise du FN pour les élections régionales, Claude Picand, 74 ans, a été reconnu coupable de violence contre le maire de Guéret pour l’avoir plaqué contre sa voiture, a révélé la Nouvelle République. Le septuagénaire a été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à l’élu ainsi que 300 € à l'Association des maires de France. Claude Picand devra également effectuer un stage de citoyenneté. A l’origine du coup de sang de Claude Picand, qui reconnaît les faits, son absence dans le bulletin municipal. Aucune photo de lui ne s’y trouve.

Cependant les ennuis de la tête de liste ne sont pas terminés pour autant. Lorsqu’il a appris sa condamnation à un stage de citoyenneté, le candidat frontiste a rétorqué : « Un stage de citoyenneté ? Vous me prenez pour un Arabe ? » Une phrase qu'il a répétée à la demande du président du tribunal, estomaqué. Claude Picand comparaîtra donc à nouveau devant la justice, cette fois pour outrage à la cour.

Le Figaro, 17 février 2010.


"Sauf à prétendre que les propos du prévenu sont dénués de sens, le caractère racial de l'expression "gros zébu fou" appliquée au président d'une association de lutte contre le racisme est parfaitement explicite; le débat sur l'origine géographique du zébu qui, selon les écritures de la défense, serait "né en Asie, immigré ensuite à Madagascar et seulement ensuite en Afrique tropicale", importe peu, dès lors que cet animal est assimilé dans le langage courant à un bovidé de la faune africaine; les origines africaines de la partie civile étant de notoriété publique, elles sont à l'évidence visées en l'espèce, au même titre que l'origine ou la religion des autres personnes ciblées dans la phrase incriminée. Paris, 7 janv. 1998: Dr. pénal 1998. 66, obs. Véron... Quant à la thèse selon laquelle l'expression en cause ne serait que l'"évocation pittoresque des assauts ardents et des charges délirantes effectuées contre lui par un adversaire politique", elle ne résiste pas à l'examen, tant il va de soi que d'autres animaux auraient alors mieux correspondu à ladite évocation tout en étant plus familiers du public auquel s'adressait en l'espèce le prévenu. Même arrêt. Décision confirmée en cassation: Crim. 13 avr. 1999: Bull.crim. n°77; D.2000.Somm.119, obs. de Lamy; Dr. pénal 1999. 118, obs. Véron.
(106ème édition du code pénal. Jurisprudence n°22)

vendredi 19 février 2010

Et ça continue encore...

... et encore.

Le 14 novembre 2009:

"Si tout se déroule comme prévu, la régie publicitaire de France Télévisions sera entre les mains d'un partenaire privé en 2010. L'entreprise d'audiovisuel public a en effet décidé de céder 70 % de sa filiale. Une perspective qui suscite des convoitises : pas moins de six candidats se sont déclarés. Le vainqueur devrait être connu avant la fin de l'année. (...) L'affaire est sensible. France Télévisions, qui a lancé cette cession, est conseillé par la banque Rothschild. Comme il s'agit en fait d'une privatisation, l'Agence des participations de l'Etat (APE) est aussi partie prenante dans les discussions. A priori, les prétendants sont jugés sur les volets industriel, social, mais aussi financier de leurs propositions. Preuve de la difficulté du choix, les six postulants qui avaient déposé leur offre le 9 octobre ont reçu le 30 un courrier leur demandant de la reformuler pour aider à la comparaison. Finalement, les offres du financier Walter Butler et de Charles Beigbeder, qui s'était associé à Télévista, n'ont pas été retenues. Quant aux rumeurs sur l'éviction d'un des favoris, le groupe Lagardère, elles ont provoqué quelques émois en son sein. Mais certains s'interrogent sur les motivations de cette cession, au moment où des voix s'élèvent pour demander le maintien de la publicité sur les antennes publiques en journée." (http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/11/14/la-privatisation-de-la-regie-publicitaire-de-france-televisions-suscite-les-convoitises_1267214_3234.html)


Le 4 février 2010:

"Pas de nouveau coup de théâtre dans le feuilleton à rebondissements qui a émaillé la privatisation de France Télévisions Publicité (FTP), la régie publicitaire de la télévision publique. Réuni en session extraordinaire, mercredi 3 février, le conseil d'administration de France Télévisions a entériné le choix du repreneur, en l'occurrence le consortium formé par l'homme d'affaires Stéphane Courbit et Publicis.
Le PDG de France Télévisions, Patrick de Carolis, n'avait soumis qu'une seule offre aux administrateurs. Ils lui ont donné mandat à l'unanimité moins deux votes contre et une abstention, d'entrer en négociations exclusives avec le consortium constitué de Publicis et de Financière Lov, la holding de M. Courbit. Des négociations qui sont censées aboutir à une signature formelle fin mars.

"C'est la régie qui a demandé à France Télévisions d'ouvrir son capital pour offrir des perspectives à ses collaborateurs", affirme Philippe Santini, patron de FTP. Un projet justifié à ses yeux par l'arrêt de la publicité sur les chaînes publiques annoncé par Nicolas Sarkozy le 8 janvier 2008 et qui devrait entrer en vigueur fin novembre 2011. En janvier 2009, une première étape a été franchie avec la suppression de la publicité après 20 heures.
Le processus de cession de 70 % du capital de FTP a été lancé en avril 2009. Depuis, l'affaire est devenue très politique : M. Courbit est un proche de M. Sarkozy. Il est en outre conseillé par Alain Minc, considéré comme l'instigateur de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques et actionnaire de Lov. Novice sur le marché publicitaire, il a choisi de s'associer à un partenaire de poids, le groupe Publicis.
Une cession et des questions:
"Le consortium nous offre des perspectives sociales et un redéploiement industriel. Nous souhaitons faire de FTP, une régie de tous les écrans, que ce soit la télévision, le mobile, le PC, l'affichage numérique ou le cinéma. Le numérique a cassé les modèles verticaux", affirme M. Santini. Le consortium s'est engagé à garder les 280 collaborateurs de la régie employés en métropole pendant trois ans. Il prévoit une augmentation de capital de 4 millions d'euros. Aussi, son ouverture à hauteur de 15 % aux managers et aux salariés. Le capital de FTP devrait donc se partager entre France Télévisions (30 %), les salariés (15 %), et le consortium (55 %), sachant que, pour l'instant, Financière Lov et Publicis sont associés respectivement à 60 %-40 %. L'Etat, pour sa part, devrait retirer environ 20 millions d'euros de cette privatisation.

Mais cette cession pose des questions. Elle intervient alors que des voix dans la majorité remettent en cause la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Un changement de cap qui aurait des conséquences non négligeables sur la valeur de FTP. Ses recettes publicitaires, estimées à 425 millions d'euros en 2009, pourraient tomber à 150 millions en 2012. De plus, le financement de France Télévisions est loin d'être assuré, alors que Bruxelles vient de rejeter la taxe sur les opérateurs de télécommunications. Arguant de ces incertitudes, Lagardère, qui s'était retiré de la course en décembre 2009, a demandé mardi la suspension du processus de privatisation."

(http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/02/04/france-televisions-la-regie-publicitaire-doit-echoir-sans-surprise-a-stephane-courbit-et-a-publicis_1301096_3236.html)


Le 19 février 2010:


La régie publicitaire de France Télévisions va être vendue aux sociétés Financière Lov et Publicis pour un montant total de 2,6 millions d'euros et non 20 millions d'euros comme annoncé par les futurs acquéreurs, affirme le site Médiapart aujourd'hui.
Interrogé par l'AFP, France Télévisions n'a pas souhaité commenter l'information.

Le groupe audiovisuel public et France Télévisions Publicité ont cependant assigné Mediapart en "référé-interdiction". Les deux groupes demandent "le retrait des documents confidentiels issus du conseil d'administration de France Télévisions dont la teneur pourrait compromettre la négociation".

Médiapart est convoqué samedi matin à la première chambre du Tribunal correctionnel de Paris, a précisé une source proche du dossier.
Dans une interview au Figaro début février, la patron de Publicis, Maurice Lévy, avait indiqué que le consortium débourserait 16 millions d'euros pour racheter 70% du capital de France Télévisions Publicité. Une augmentation de capital de 4 millions d'euros est également prévue "pour lui donner les moyens de se développer", avait précisé M. Lévy.

Or, le prix de cession de 16 millions a été fixé sur la base d'une trésorerie nette de 13,4 millions d'euros, ce qui signifie que au final, FTP sera vendue pour 2,6 millions d'euros, indique Mediapart, se basant sur des documents internes dont il a obtenu copie et qu'il a mis en ligne sur son site.

L'opération va en outre se faire en deux temps: vente de 65,1% du capital pour 16 millions d'euros, puis augmentation de capital de 4 millions d'euros réservée aux acquéreurs, pour monter à 70% du capital, précise Mediapart, se basant sur les mêmes documents.

Mediapart avait révélé début février que le consultant Alain Minc, qui aurait conseillé à Nicolas Sarkozy de supprimer la publicité sur France Télévisions, détient 3% du capital de Financière Lov.

La vente de FTP suscite une levée de boucliers au sein des syndicats de FTP, qui demandent de surseoir à cette opération ou d'y renoncer.
Christophe Girard, adjoint au Maire de Paris chargé de la Culture, a décidé mardi de saisir le Conseil d'Etat pour demander sa suspension, estimant que "le principe de concurrence, qui s'impose à tout service public, n'aurait pas été respecté car le consortium choisi aurait été clairement favorisé au détriment des autres candidats au rachat de France Télévisions Publicité
(...)".

(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/02/19/01011-20100219FILWWW00852-france-televisions-pub-pour-26-m.php )



Question: monsieur Arnaud Lagardère va t-il décéder, lui aussi, d'une infection virale foudroyante?

Conclusion: si les autorités ne se décident pas à "tirer" sur Rothschild, Lévy, Minc et leurs affidés francs-maçons corrompus, dans quelques mois -quelques semaines? elles devront faire tirer sur des gens, dans la rue.
Qui sait, peut-être les gendarmes ou les policiers auront-ils la joie, en obéissant aux ordres, de tuer un cousin, une nièce ou un fils?

mercredi 17 février 2010

Dulce et decorum...

...est.

"(...)
L'heureux propriétaire de Quick, Albert Frère, ami de Nicolas Sarkozy, a vu la Caisse des dépôts lui racheter sa société Quick pour 800 millions d'euros alors que celle-ci n'était valorisée qu'à 550 millions à la date de cette OPA 'amicale'", accuse par ailleurs le FN.
(...)"

(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/02/17/01011-20100217FILWWW00706-quick-halal-impot-islamique.php)

Personnellement je me fiche pas mal du burger hallal de Roubaix...
Mais c'est personnel.

En revanche ce qui me semble moins personnel c'est le trou de 250 millions d'euros.
Le lecteur qui a tout lu Gérard Letouffet se souvient peut-être du billet du 9 novembre dernier, intitulé "Après le calme l'orage Acte III"... Si tel est le cas il doit se souvenir également des accointances de la Caisse des Dépôts et Consignations avec la Philosophie.

Il y a quelques temps, un de mes amis m'a apporté un témoignage tout à fait intéressant sur les conditions de combat en Afghanistan: du fait du manque de moyens financiers, des soldats français ont été obligés de mettre de la faïence sur le blindage de certains VBL (à cause de leur vétusté).

A mon humble avis, les crânes d'oeuf de la Caisse des Dépôts prennent des risques... Un beau soir, au lieu de se retrouver chez Ledoyen pour profiter de leurs très probables rétro-commissions, il se retrouveront peut-être chez des gars pas contents qui leur crameront les couilles avec un fer à souder.

dimanche 14 février 2010

Quelque part dans les airs




Je suis né quelque part au-dessus de vos têtes:
Haut! Très haut! Dans le sein d'une déesse blanche,
Athanor en écume où Dieu crée les tempêtes;
J'étais petit flocon au coeur d'une avalanche.


Connaissez-vous, humains, la douceur de la brume
Dans le sourd grondement d'une machine énorme?
Savez-vous cette mousse onctueuse qui fume
Et les vents furieux qui agitent les formes?


O délice suprême, ô bonheur ineffable
De se laisser porter par les courants célestes,
Joyeux et nonchalant en ce lieu formidable,
D'où l'on peut voir, toujours, le soleil poindre à l'est!


Levez les yeux, humains, et soignez donc votre âme
De terrien meurtri, lavez-vous de l'outrage
Du temps, non loin se trouve un merveilleux dictame:
Le ciel, le ciel immense où courent les nuages.







mardi 9 février 2010

vendredi 5 février 2010

Chevalier phacochère




Article de monsieur "Bruno Roger-Petit", sur http://www.lepost.fr

"Evidemment, tout le monde s'amuse de voir ainsi un malheureux journaliste se faire étriller par le terrible M. Bertrand.
Pas moi.
Car cette séquence a quelque chose d'effrayant.
Quelle victoire pour un politique de la stature de Bertrand que de se payer un journaliste absolument pas rompu aux techniques de la télévision, apeuré par le decorum et perdant de fait tous ses moyens! Et le téléspectateur averti aura noté combien Gilles Leclerc s'est montré confraternel envers son collègue de la presse régionale en volant à son secours tel Grouchy au secours de Napoléon à Waterloo.
Cette séquence en dit long sur la conception des rapports entre journalistes et politiques selon Xavier Bertrand. Elle en dit long sur la violence dont certains politiques sont prêts à faire preuve envers la presse et les journalistes dès lors que ceux-ci ne jouent pas le jeu convenu et ne bénéficient pas de la mobilisation de vieille garde éditoriale préoccupée de sauver le soldat Chabot.
Peillon ne vient pas à un débat télé, et c'est la mobilisation générale des journalistes institutionnels. Bertrand crucifie un journaliste, le maltraite, l'injurie, et c'est le silence absolu. Etonnant.
Pourquoi défendre Arlette Chabot et pas Nicolas Totet? Pourquoi ce silence? Pourquoi cette indifférence?"


Sophie Coignard:

Lorsqu'il a eu [cette liste de francs-maçons] entre les mains, le journaliste spécialisé dans les affaires de justice au quotidien Sud-Ouest a eu une idée aussi simple que décapante: il a appelé les personnes mentionnées pour leur demander si elles appartenaient à la franc-maçonnerie. "Succès garanti, raconte-t-il, (...) Au bout d'une demi-heure, j'ai vu débouler successivement deux confrères qui me demandaient ce que je faisais exactement comme enquête." Voilà comment deux journalistes ont fait leur "coming out" involontaire.


Ghislaine Ottenheimer:

Sur les 26 maréchaux de Napoléon, pas moins de 18 étaient des frères. (...) Pourquoi un tel engouement? Besoin de nouveaux repères dans une société destabilisée (...)? Soif de spiritualité à un moment où l'église est sur le déclin? Habileté de la franc-maçonnerie à pénétrer les sphères du pouvoir? L'historien Alain Pigeard affirme que cet enthousiasme ne répondait pas seulement à ce type d'aspiration. La maçonnerie était également "une assurance contre la mort" (...) un signe de reconnaissance sur le champ de bataille pouvait permettre d'avoir la vie sauve, les armées étrangères -notamment anglaises- comptant également un pourcentage élevé de frères. Prisonniers, ils pouvaient également bénéficier, grâce au serment d'assistance, d'un régime de faveur. [Comme en témoigne] Octave Levavasseur, jeune officier d'artillerie, aide de camp du maréchal Ney: "Entre ennemis même, on fraternisait."