vendredi 5 février 2010

Chevalier phacochère




Article de monsieur "Bruno Roger-Petit", sur http://www.lepost.fr

"Evidemment, tout le monde s'amuse de voir ainsi un malheureux journaliste se faire étriller par le terrible M. Bertrand.
Pas moi.
Car cette séquence a quelque chose d'effrayant.
Quelle victoire pour un politique de la stature de Bertrand que de se payer un journaliste absolument pas rompu aux techniques de la télévision, apeuré par le decorum et perdant de fait tous ses moyens! Et le téléspectateur averti aura noté combien Gilles Leclerc s'est montré confraternel envers son collègue de la presse régionale en volant à son secours tel Grouchy au secours de Napoléon à Waterloo.
Cette séquence en dit long sur la conception des rapports entre journalistes et politiques selon Xavier Bertrand. Elle en dit long sur la violence dont certains politiques sont prêts à faire preuve envers la presse et les journalistes dès lors que ceux-ci ne jouent pas le jeu convenu et ne bénéficient pas de la mobilisation de vieille garde éditoriale préoccupée de sauver le soldat Chabot.
Peillon ne vient pas à un débat télé, et c'est la mobilisation générale des journalistes institutionnels. Bertrand crucifie un journaliste, le maltraite, l'injurie, et c'est le silence absolu. Etonnant.
Pourquoi défendre Arlette Chabot et pas Nicolas Totet? Pourquoi ce silence? Pourquoi cette indifférence?"


Sophie Coignard:

Lorsqu'il a eu [cette liste de francs-maçons] entre les mains, le journaliste spécialisé dans les affaires de justice au quotidien Sud-Ouest a eu une idée aussi simple que décapante: il a appelé les personnes mentionnées pour leur demander si elles appartenaient à la franc-maçonnerie. "Succès garanti, raconte-t-il, (...) Au bout d'une demi-heure, j'ai vu débouler successivement deux confrères qui me demandaient ce que je faisais exactement comme enquête." Voilà comment deux journalistes ont fait leur "coming out" involontaire.


Ghislaine Ottenheimer:

Sur les 26 maréchaux de Napoléon, pas moins de 18 étaient des frères. (...) Pourquoi un tel engouement? Besoin de nouveaux repères dans une société destabilisée (...)? Soif de spiritualité à un moment où l'église est sur le déclin? Habileté de la franc-maçonnerie à pénétrer les sphères du pouvoir? L'historien Alain Pigeard affirme que cet enthousiasme ne répondait pas seulement à ce type d'aspiration. La maçonnerie était également "une assurance contre la mort" (...) un signe de reconnaissance sur le champ de bataille pouvait permettre d'avoir la vie sauve, les armées étrangères -notamment anglaises- comptant également un pourcentage élevé de frères. Prisonniers, ils pouvaient également bénéficier, grâce au serment d'assistance, d'un régime de faveur. [Comme en témoigne] Octave Levavasseur, jeune officier d'artillerie, aide de camp du maréchal Ney: "Entre ennemis même, on fraternisait."