jeudi 11 novembre 2010

Tristans en est dolenz e las;

Sovent se plaint, sovent suspire
Pur Ysolt que tant il desire;
Plure des oilz, sun cors detuert,
A poi que del desir ne muert.

Tristan est affligé et abattu.
Souvent il se plaint, souvent il soupire
Pour Yseult que tant il désire.
Il verse des larmes, il tord ses membres;
Peu s'en faut que de désir il ne meure.


Berox, La Mort de Tristan et d'Yseult, XIIème siècle.
























A moi ma muse! Où diable es-tu coquine,
Quand le cruel Aquilon veut ma ruine?
Quand ce vieillard furieux effraie mes vers,
A peine éclos à l'orée de l'hiver,
Et qu'un lecteur impatient crie famine?

En vain j'espère entendre, dans la bruine,
De tes huit soeurs la musique divine:
Tout reste froid. Tout paraît si sévère...
A moi ma muse!

Or sois la rose éclipsant les épines,
Sois ce parfum qui flatte la narine,
Sois cet onguent que cherchent les trouvères,
Et sois enfin, parmi les univers,
De Gérondin, l'aimable Mélusine:
A moi ma muse.


PS: merci à Mia Janssen pour m'avoir accueilli dans son fabuleux jardin.