jeudi 27 janvier 2011

Cinq colombes



20110128:

"Le racket de la rénovation des monuments historiquesAprès dix ans d'enquête, les dix principales entreprises de BTP ont été condamnées à une amende de 10 millions d'euros.(...)
Tout a débuté en mars 2001 à la suite du signalement par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) de Haute-Normandie d'une anomalie constatée lors de la procédure d'appel d'offres pour la rénovation de la cathédrale de Rouen. Affaire relancée par la plainte déposée auprès du conseil de la concurrence, en 2005, par la société Gar Rénovation Vieux Édifices, entreprise de maçonnerie et de taille de pierre, pour "exclusion des marchés de rénovation". Dans trois régions (Basse-Normandie, Haute-Normandie et Picardie), c'est la quasi-totalité du patrimoine - églises, cathédrales, abbayes, châteaux, patrimoine des villes - qui faisait l'objet de "mise en musique" lors de "tables rondes" au cours desquelles les sociétés se répartissaient les chantiers après consultation de la programmation annuelle établie par la Drac.
"Une tradition"Des pratiques qui, non content d'exclure les entreprises refusant ce système, faisaient s'élever artificiellement le montant des offres. Des ententes ponctuelles étaient également réalisées dans les régions Aquitaine, Bourgogne, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France. Premier souci des entreprises, tout faire pour travailler dans leur région afin de limiter les frais. Des offres de "couverture" étaient donc sollicitées auprès d'entreprises extérieures à la région visant notamment à "faire nombre" et donner l'apparence d'un degré de concurrence élevé auprès du maître d'ouvrage. En échange de ce "service", ces dernières étaient alors couvertes dans leur région d'intervention.
(...)
Dès le démantèlement de ces ententes, les prix ont miraculeusement baissé, de plus de 20 % en moyenne..."

Alors si on suit messieurs les journalistes François Malye et Jérôme Vincent, ce sont donc de grosses sociétés pirates du BTP qui ont honteusement spolié à la fois les malheureux petits contribuables normands et les honnêtes petites entreprises...
Ce qui est quand même bizarre c'est que ces grosses sociétés pirates soient parvenues à "exclure des marchés de rénovation", en l'occurrence des marchés publics, ces honnêtes petites entreprises.
Comment ont-elles fait?
Le gros monsieur Xavier Huillard a t-il attendu le facteur devant le tout petit siège social de ces honnêtes petites entreprises, tapé sur le facteur, et puis volé le DCE qui était dans la sacoche droite de sa motocyclette? ("Nardine bebek sale facteur!!!")
Ce serait un peu étonnant.
Et puis comment les grosses sociétés pirates ont-elles pu réussir à "donner l'apparence d'un degré de concurrence élevé auprès du maître d'ouvrage" -en l'occurrence l'administration? Admettons l'entente horizontale, mais est-ce suffisant?
Exemple: Monsieur Huillard décide de se porter candidat à la rénovation du contrefort gauche de la cathédrale de Rouen. Comme c'est un pirate il se dit: "je vais demander à la DRAC 3 milliards d'euros pour la rénovation du contrefort gauche de la cathédrale de Rouen ". Mais comme il est aussi très intelligent il se dit: "je suis mal barré si le critère d'attribution est "l'Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction du critère unique du prix le plus bas."".
Alors il appelle monsieur Ange Antonini de la Société Routière de Haute Corse pour conclure avec lui un pacte sordide:
"Bonjour Ange! C'est Xavier. Dis-moi: tu t'y connais en cathédrales?... Non?... C'est pas très grave: voici ce que je te propose (...chuchotis-chuchotis-chuchotis...)."
Ensuite il appelle Salomon Bensoussan, bijoutier dans le Marais:
"Shalom Salomon! C'est Xavier. Dis-moi: tu t'y connais en cathédrales?... Non?... Etc..."
Et il fait le même coup avec plein d'autres pirates.
Ensuite la DRAC reçoit les propositions des pirates et là, boum! c'est Monsieur Huillard qui est le moins cher!
"Seulement 3 milliards d'euros?... il faut saisir l'occasion!"
Problème: si Joaquim Mendes fait une proposition a 50 000 Euros, par quel tour de passe-passe M. Huillard va t-il parvenir à convaincre la DRAC qu'il faut qu'elle verse 3 milliards? (et qu'elle mette à la poubelle le devis du portugais?)
Réfléchissons ensemble et attendons la réponse de François Malye et Jérôme Vincent au cas où on ne trouverait pas la solution nous-même...
"Le diable s'occupe de nous et nous des autres."