mercredi 31 mars 2010

Ars longa, vita brevis

(Hippocrate)




Gustave Doré, Gargantua



Cet italien -sans doute un vagabond
Sans foie ni loi fuyant la pendaison,
Un piémontais? ou peut-être un toscan?
Par quelque exploit honteux, je ne sais quand,
Vint s'installer ici: chez les bourbons!

Le scélérat, d'un air faussement bon,
Vous convaincra de goûter ce poison:
"Ouné pidza" - car il est éloquent
Cet italien!

Et c'est alors que sur un édredon
De crème un oeuf entouré de lardons
-Comme Pol-Pot et ses aides de camp,
Vous enverra dehors, en claudiquant,
Maudire avant que d'être moribond
Cet italien.

dimanche 21 mars 2010

Le Monde ne suffit pas

Le site internet du journal "Le Monde" a publié un article (1) d'un certain Samuel Laurent intitulé "Le FN signe son retour dans le jeu politique". (Le FN, selon les médiats juifs, est un parti politique dont le chef, chaque dimanche, mange un petit arabe à la croque-au-sel en écoutant "Meiner lieber führer" sur son vieux tourne disque. Sa fille est une sorcière.)

L'article -plutôt neutre- compte environ 400 mots. On y trouve la phrase suivante: "Le Front a également su manier avec succès un double discours, à la fois anti-immigrés et fortement teinté de social et de dénonciation des dérives du capitalisme, à même de séduire un électorat populaire déçu des politiques traditionnels."

Ce qui est moins neutre c'est l'expression "anti-immigrés". Parce que si le Front National avait eu un discours "anti-immigrés" lors de cette campagne électorale, en principe, il aurait dû avoir des ennuis avec la Loi.

En effet, voici ce que stipule l'article 24 alinéa 6 de la loi du 29 juillet 1881: "Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement."

La jurisprudence est féroce envers les méchants. (Surtout envers Belzébuth et Cruella.)

"Sont des provocations raciales:... la publication d'un écrit dont les termes dénigrent systématiquement les travailleurs immigrés noirs, arabes, antillais et réunionnais, et qui tend ainsi à faire naître dans l'esprit des lecteurs des sentiments de haine envers ces travailleurs." (Arrêt de la ch. crim. de la c.c. du 12 avril 1976)

"Se rend coupable de provocation à la discrimination raciale le directeur d'un périodique qui, dans un éditorial sur l'immigration des travailleurs étrangers en France, tente de persuader les lecteurs que ces travailleurs, trop nombreux, de qualifications professionnelles douteuse, sont finalement nuisibles au développement de l'économie". (Arrêt ch. crim. de la c.c. du 17 juin 1974)

"Les étrangers en possession d'un titre de séjour ont des droits et ne sauraient faire l'objet d'inégalité de traitement par rapport aux titulaires de la nationalité française; le fait de préconiser "la priorité des français pour l'emploi, les logements sociaux, la protection sociale", apparaît dès lors comme l'incitation à l'application d'une mesure discriminatoire; s'agissant, au moins en ce qui concerne l'emploi, d'une mesure susceptible d'application par des particuliers, commerçants, artisans et chefs d'entreprise, cette mention, compte tenu de la dénonciation, tout au long du tract, de la présence des immigrés, c'est-à-dire des étrangers en France, comme extrêmement nocive, constitue une provocation directe à la discrimination; en présentant les immigrés sous un jour exclusivement nuisible, comme facteurs d'insécurité, de chômage et d'accroissement de la charge fiscale, en identifiant l'immigration à l'agression des français et à la colonisation de la France, le tract provoque manifestement à l'adoption de comportements discriminatoire; le délit de provocation à la haine raciale est donc constitué." (Arrêt ch. crim. de la c.c. du 11 janvier 2001)

"Un tract électoral est constitutif du délit de provocation à la haine raciale, dès lors qu'il oppose une communauté de civilisation, de langue, de moeurs, de traditions, constitutives de la nation française, et sous le vocable "immigration", l'ensemble des personnes arrivant et se trouvant sur le territoire national, d'origine étrangère non désireuse d'intégration; en effet elles constituent un "groupe" au sens de l'article 24." (jurisprudence n°13, c.p. 2006)

Conclusion: soit monsieur Samuel Laurent a laissé se glisser une malencontreuse coquille dans son article -auquel cas il ne s'agit que d'un point de détail, soit la coquille est calculée.

Ne pas rire avec la loi (12)

"L'ivrogne qui a été condamné plus sévèrement parcequ'il a causé un accident étant en état d'ivresse ne peut se prévaloir de son ivresse pour faire casser le jugement. Crim. 5 février. 1957: Bull.crim. n°112; RSC 1958. 93, obs. Légal."

samedi 20 mars 2010

Cinq pour tous et tous pour cinq

L'heure est grave.

Cet après-midi, les polices françaises et espagnoles ont pris cinq individus en photo, au Monoprix d'Asnières sur Seine.












Les conclusions de ces services sont formelles: il s'agit de féroces séparatistes basques.

Le dernier est le chef terroriste.

Mais, en réalité, et bien qu'il n'ait pas encore été identifié, ce serait celui du milieu le plus dangereux!

C'est le cerveau de la bande.

Soyons forts.

Gérard.

vendredi 19 mars 2010

Grands honneurs pour grands exploits



Francisco Goya, "Saturno devorando a su hijo"



"J'ai conscience que j'ai tué mes bébés."

Céline Lesage, taularde.


"Il est de plus en plus évident scientifiquement que, dès la conception, il s'agit d'un être vivant."

Simone Veil, académicienne.

Cinq pour tous et tous pour cinq

"Il faut que vous appeliez madame Annie Brosse en fin de semaine, monsieur. Le dossier n'est pas encore prêt."

C'est ce que m'a finalement annoncé une secrétaire brune dans l'espace d'entrée de la mairie de Vichy, mercredi 17 mars à 15H30.

Je lui avais demandé 5 minutes plus tôt s'il était possible d'avoir accès au dossier budgétaire du Grand Débat qui se tient aujourd'hui et demain au Palais des Congrès Opéra. (Les animateurs principaux -des "intellectuels", sont au nombre de cinq).

Oui. Car lorsque l'on lit ce que monsieur Philippe Lapousterle - qui est un des initiateurs de la manifestation, raconte, on a de quoi se poser des questions: soit sur son degré d'alcoolisme, soit sur son degré de stupidité, soit -enfin, sur son degré d'hypocrisie...
Je cite: "Rencontrer celles et ceux qui en tous domaines, traquent les vérités avec exigence et en toute liberté, indépendants des partis politiques et des écoles de pensée. "

Comme Bernard-Henri Lévy par exemple.

Partant, on a également de quoi se poser des questions sur la façon dont les deniers publics sont utilisés: combien le contribuable vichyssois va donner d'argent à Bernard Botul-Lévy -toujours par exemple.

Heureusement, le Code Général des Collectivités Territoriales - en des articles beaucoup moins obscurs que ceux ayant trait à la fiscalité corse, prévoit que "le droit des habitants de la commune à être informé des affaires de celle-ci et à être consultés sur les décisions qui les concernent (...) est un principe essentiel de la démocratie locale. Il s'exerce sans préjudice des dispositions en vigueur relatives notamment à la publicité des actes des autorités territoriales ainsi qu'à la liberté d'accès aux documents administratifs." (L2141-1) et que "les budgets de la commune restent déposés à la mairie et, le cas échéant, à la mairie annexe où ils sont mis à la disposition du public dans les quinze jours qui suivent leur adoption (...) Dans les communes de 3500 habitants et plus, les documents budgétaires, (...) sont assortis en annexe: (...) de la liste des concours attribués par la commune sous forme de prestations en nature ou de subventions(...)" (L2313-1)

Malheureusement l'équipe de monsieur Claude Malhuret, deux jours avant le début du Grand-Débat, n'était toujours pas en mesure de fournir le document qui aurait pu attester la limpidité des opérations.

C'est bien dommage.

PLG

jeudi 18 mars 2010

FM

"Au cours de ma carrière d’officier de troupe issu d’un recrutement semi-direct, il m’est arrivé plusieurs fois de côtoyer des camarades de la même origine que moi et ralliés à la franc-maçonnerie. Ils ne l’exprimaient pas ouvertement mais le décor de leur bureau les trahissaient : certains étaient des officiers de valeur, d’autres beaucoup moins… En règle générale, il était amusant de remarquer que ces Cadres , au cours de leurs diverses mutations, avaient séjourné dans un Etat-Major parisien ; peut-être était-ce à ce moment- là qu’on leur proposait une telle opportunité… J’appris aussi de la bouche d’un de mes Anciens devenu général dit « quart de place » (six mois avant sa retraite), qu’au cours de leur formation à l’actuel CID (ex-Ecole de Guerre) , les officiers-stagiaires se voyaient gratifiés de visite dans les cellules franc-maçonniques de Paris ; cela faisait partie de leur formation et peut-être était-ce un appel du pied à ces futures « élites » … J’ignore si cette tradition se perpétue !"

Merci à Gilles Channet pour ce témoignage.

dimanche 7 mars 2010

Occiz par justice



Vichy, vue du lieu-dit "les Justices" (Cusset)


Si d'aventure un beau matin d'été
En cet endroit la fortune vous porte,
Que le ciel bleu vous offre sa beauté
Et le zéphyr sa turbulente escorte,
Souvenez-vous passants ivres d'air frais,
Qu'au paravant, ici-même, on tuait!
Nous sommes là, dans ce recoin ombreux,
Au pied du mur en ruine, misérables
Comme de vieux vagabonds ténébreux.
Nous ne croyions ni à Dieu ni à Diable.

C'est le prévôt qui nous appréhenda
Dans cette rue obscure, tout là-bas,
Acompagné de deux ou trois soldats,
Mille ans plus tôt -trois mille pieds plus bas.
C'est le bourreau qui fit de nous, ô hommes
Bienheureux! ce qu'aujourd'hui nous sommes;
Mais c'est le peuple -ordinaire refuge
Des chenapans, qui, de cris effroyables,
Nous condamna tout autant que le juge:
Nous ne croyions ni à Dieu ni à Diable!

Si d'aventure en ce matin d'été
Il vous prenait l'envie, passants d'un jour,
De plaindre un peu nos âmes tourmentées
Vouées jadis à errer pour toujours,
Sachez le bien avant que d'être morts:
Nous n'aurions pas pleuré sur votre sort.
Aucun remord. Ou plutôt si. Un seul.
Celui des joueurs perdants, qui, pitoyables,
Auraient aimé de l'or dans leurs linceuls:
Nous ne croyions ni à Dieu ni à Diable.

Lors, voyageurs, avant de repartir,
Priez le Ciel que cet affreux martyre
-Punition d'un geste abominable,
Soit occasion -enfin! de repentir:
Nous ne croyons ni à Dieu ni à Diable.

In memoriam François Villon

vendredi 5 mars 2010

Semper fidelis




Ainsi qu'un chêne fier
- D'abord squelette nu,
Semble en bourgeons charnu
Au sortir de l'hiver,

Tu renaîtras mon frère!
La promesse est connue:
Je m'en suis souvenu
En composant ces vers.

Lors oublie que ta peau
Est boursouflée par l'eau:
Tu auras le visage

De ces jardins fleuris
Où déjà ton esprit
Paisiblement voyage.